Avec plus de motivation et d'organisation j'ai pu assister cette année à deux comédies musicales, présentées par le président de cet événement majeur : Nicolas Briançon.
Les deux pièces ont eut lieu au même endroit, en plein air, au Cloître Toussaint à Angers.
Nicolas Briançon, président du festival |
De Didier Bailly et Éric Chantelauze.
Reprendre l’œuvre de Gaston Leroux au théâtre et en comédie musicale est en soi un exploit. Surtout avec juste un pianiste et trois comédiens chanteurs.
Le résultat est pourtant réussi, grâce à une mise en scène inventive, quelques accessoires et des chansons parfois splendides qui renvoient les écœurantes partitions de "La belle & la bête" au rayon plats surgelés. Le personnage de Benedict par son coté paria et laid fait penser à un cousin éloigné de Quasimodo dont, avec émotion, les chansons nous emportent dans son tourment et son mal de vivre.
Ponctué d'un humour bienvenu, Charlotte Ruby, Didier Bailly, Alexandre Jérôme et Édouard Thiébaut nous emmènent à Paris en 1923 dans des aventures rocambolesques où chacun incarne trois à quatre personnages. Sans artifices grossiers mais avec juste une paire de gants, un tablier, un chapeau ou une canne.
C'est vif, frais et souvent très drôle.
Et des voix qui vous laisseront sans la vôtre.
Ravi aussi d'avoir involontairement participé au spectacle dans le rôle du "méchant Hindou gourou d'une secte adepte du sang" quand un projecteur est venu illuminer le siège que j'occupais
31
Mise en scène de Virginie Lemoine
Dans un registre plus comédie dramatique, "31" parle du rendez-vous annuel de quatre amis avant le nouvel an, où ils vont s'avouer des non-dits et mettre leur unité à dure épreuve. Sur un postulat de départ archi vu, la bonne idée est de leur faire remonter le temps pour découvrir leurs relations, leurs joies, leurs peines. Les personnages deviennent de plus en plus attachants et si les chansons sont d'une facture plus classique par rapport à "La poupée sanglante", il y a par moments de véritables instants de grâce qui emportent au final le spectateur dans une émotion sincère.
Jolie mise en scène de Virginie Lemoine, avec ce décor modulable au fil des réveillons qui utilise tous les éléments de manière très originale et très inspirante. Mention spéciale au train fantôme.
Les quatre comédiens chanteurs sont d'une justesse exemplaire et évoquent l'abandon et la famille reconstituée au temps des années Sida.
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Au final, deux belles soirées, riches en émotions diverses qui montrent que les comédies musicales françaises, avec ce coté off Broadway, ont finalement de beaux jours devant elles. Rendez-vous pris pour l'an prochain.